En 2020, la première année des études de santé a été réformée. La PACES (Première Année Commune aux Études de Santé) a été remplacée par un système à deux voies :
- le parcours d’accès spécifique santé (PASS) : cette année correspond à l’ancienne PACES enrichie d’une mineure d’une autre discipline que la santé.
- une licence accès santé (LAS) : cette licence permet de suivre une formation principale (majeure) dans une discipline autre que la santé, tout en suivant également une mineure en santé.
L’entrée en 2èmeannée de MMOP (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie) est toujours extrêmement sélective. En fin de PASS, ceux qui ne sont pas retenus en 2èmeannée ne peuvent pas redoubler mais peuvent suivre une LAS dans la discipline qui était la mineure de leur PASS. Ils peuvent retenter dans ce cadre d’intégrer la 2èmeannée d’études de santé.
La sélection pour la 2èmeannée d’Études de Santé, à l’issue du PASS ou en cours de LAS, s’effectue en fonction d’un premier groupe d’épreuves qui repose sur les notes obtenues en contrôle continu ainsi qu’aux examens semestriels.
- Si les candidats atteignent ou dépassent la note minimale d’admission directe déterminée par l’université, ils sont directement admis en 2èmeannée de la spécialité médicale choisie. Ils sont « grands admis ».
- Si les candidats atteignent la note minimale d’admissibilité, ils doivent ensuite passer des épreuves orales (second groupe d’épreuves), à la fin de l’année. Leur succès à cette étape détermine leur admission en 2èmeannée.
Or, les universités sont totalement libres :
- De fixer le nombre de places ouvertes à la seconde année d’études de santé.
Il existe d’ailleurs de nombreuses disparités de recrutement d’une université à l’autre, d’une région à l’autre. - De déterminer les notes minimales d’admission directe et d’admissibilité au second groupe d’épreuves
- De décider de l’importance des oraux dans la note finale de l’année. Selon l’université, ils peuvent ainsi représenter de 20% à 70% du total des notes de l’année.
- D’organiser les épreuves de sélection : sujets, types d’épreuves. Certains jurys peuvent même poser des questions sans rapport avec la santé !
Depuis 2020, de nombreux étudiants ont été recalés à la 2èmeannée d’études de médecine alors qu’ils avaient d’excellentes notes dans les matières ayant trait à la santé !
Fin décembre 2023, saisi par le collectif national PASS-L.AS qui dénonçait des inégalités de traitement dans la prise en compte de l’oral des études de santé, le Conseil d’État a ordonné au gouvernement de revoir, d'ici l’été 2024, une partie des modalités de sélection des étudiants admis en 2èmeannée d'études de santé.
Il a, en effet, considéré que le décret paru en 2019 était imprécis et que la liberté laissée aux universités de pondérer à leur guise chaque groupe d’épreuves, « sans encadrer aucunement cette délégation », était « entachée d’illégalité ».
En juillet dernier, le gouvernement a publié un décret pour harmoniser, à l’échelle nationale, les nouvelles modalités d’accès en 2èmeannée d’études de santé.
Le gouvernement a donc décrété qu’à partir de la rentrée universitaire 2024-2025 :
- les épreuves orales doivent désormais compter pour 30 % de la note finale des élèves admissibles, la pondération pouvant varier cependant de plus ou moins 5%.
- Les oraux doivent comporter de deux à quatre épreuves distinctes, de dix minutes chacune (hors temps de préparation), avec pour objectif d’évaluer plusieurs compétences transversales essentielles :
- Analyse et synthèse
- Expression orale et communication
- Travail individuel et collectif
- Repérage et exploitation des ressources documentaires
- Compétences numériques et traitement de l’information et des données
- Le contenu et les modalités de ces épreuves seront « précisés par arrêté des ministres chargés de l'enseignement supérieur et de la santé».
Les universités auront l’obligation de proposer aux étudiants un module de présentation des métiers de santé et un module de préparation aux oraux pour les aider à se familiariser avec les attentes du jury et à développer la confiance nécessaire pour exceller dans ces épreuves.
Cette évolution de la réforme de 2020 a été accueillie favorablement par l’ANEMF (Association Nationale des Étudiants en Médecine de France) et la conférence des doyens de médecine, qui estiment que ces textes apportent de la visibilité et de la clarté. Cependant, ils considèrent que la réforme devrait encore être améliorée pour offrir aux étudiants des chances égales de réussir, quelle que soit l’université où ils étudient. Il semblerait que le prochain rapport de la Cour des Comptes apporte des pistes supplémentaires dans ce sens !
Si vous souhaitez des précisions sur les différentes voies d’accès aux études de santé, vous pouvez me joindre au 0608182128.