La région Nouvelle-Aquitaine a organisé, les 8 et 9 novembre derniers, à La Rochelle, la première édition de SOPRO (Salon des Professionnels de l’Orientation), qui rassemblait les principaux acteurs régionaux de l’Orientation tout au long de la vie. Etant coach en orientation scolaire, j’y ai participé pour m’informer sur ce qui se passait dans la région dans ce domaine.
Lors de la conférence d’ouverture, Jean-Louis NEMBRINI, vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge de l'éducation, a mis en évidence le rôle crucial de l’orientation à l’aide de chiffres tirés du rapport du CESER de Nouvelle-Aquitaine « Enrayer la fabrique de la pauvreté en Nouvelle-Aquitaine » de mars 2023. Ces chiffres m’ont alarmée et je pense qu’il en sera de même pour vous quand vous les lirez. Jugez plutôt :
- La pauvreté affecte entre 35 et 40% de la population régionale
- Près de 20 % des enfants de Nouvelle-Aquitaine, soit 233 000 enfants, vivent sous le seuil de pauvreté
- 18 % des 16-30 ans en Nouvelle-Aquitaine, c est-à-dire plus de 170 000 jeunes, sont ni en études, ni en emploi, ni en formation et représentent 80 % des jeunes accueillis par les Missions locales.
J’ai assisté à plusieurs ateliers, qui m’ont vivement intéressée, dont celui sur le thème « Adapter l’orientation à l’évolution des attentes des jeunes et du monde économique ».
Dans cet atelier, les intervenants nous ont recommandé la lecture de l’étude menée par la CCI de Nantes St Nazaire en partenariat avec le Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire de Nantes université : « Ce que veulent les jeunes, ce que pensent les entreprises. Jeunes et entreprises, la rencontre (im)possible ». La lecture de cette étude a été effectivement passionnante. Elle montre que la rencontre entre les jeunes et les entreprises est heureusement possible mais ardue car il existe, de part et d’autre, des préjugés.
D’où l’importance de favoriser et d’organiser cette rencontre :
- Dès l’orientation : les entreprises peuvent faire changer la représentation que se font les jeunes des métiers, en investissant les premiers contacts.
- Lors du process de recrutement : la rencontre doit s’opérer sur une base d’échanges sincères.
- Dans les premiers jours et mois en entreprise : la période d’intégration doit être conforme au discours et la réalité du contenu du poste doit être aussi conforme à ce qui a été annoncé
De la part des jeunes, on peut noter des éléments très positifs pour les entreprises :
- Une forte envie de s’engager dans une entreprise mais pas dans n’importe quelle entreprise : une qui répond de façon claire à leurs fortes attentes en matière sociale et environnementale.
- Une absence d’idées préconçues sur leurs carrières.
En conséquence, les entreprises qui souhaitent attirer et retenir des jeunes doivent quant à elles :
- Montrer leur implication en matière sociale et environnementale. Il est à noter que la loi PACTE de 2019, qui a fait entrer dans le droit français les notions d’intérêt social, de raison d’être et de société à mission, peut aider les entreprises à faire connaître leur engagement dans ces domaines (notion d’entreprises « à mission » ou « à impact »).
- Donner envie aux jeunes de venir les rejoindre et surtout d’y rester, ce qui illustre l’importance de mettre en place une véritable politique de fidélisation des collaborateurs.
Cette participation ayant été très riche en informations et en rencontres utiles et passionnantes, il va sans dire que j’assisterai à la prochaine édition de ce salon.
En attendant vous pouvez consulter la vidéo de présentation de cet événement